Résultats de l’étude concernant l’état de conservation et la situation du bruant ortolan

Mis à jour le 19/12/2016

Afin d’assurer un approfondissement des connaissances scientifiques sur l’état de conservation et la situation du bruant ortolan, s’appuyant sur des travaux initiés par le Muséum National d’Histoire Naturelle, en 2012, la ministre de l’Environnement a demandé la mise en place d’une étude adaptée.

Conduite dans le cadre d’un cahier des charges partagé avec les acteurs locaux, cette étude a fait l’objet d’un suivi régulier dans le cadre d’un comité associant : le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN), le sénateur Jean-Louis Carrère, la Fédération Départementale des Chasseurs des Landes, l’Association des Chasses Traditionnelles à la Matole, la Ligue pour la Protection des Oiseaux, la Société pour l'Étude, la Protection et l'Aménagement de la Nature dans le Sud-Ouest (SEPANSO), le Conseil Départemental, le Conseil Régional et l’Etat.

Durant cinq années, un groupe de scientifiques européens a mené un programme de recherches pour identifier les voies de migration des bruants ortolans (Emberiza hortulana) nichant en Europe. Les objectifs étaient de déterminer les effectifs utilisant chaque voie de migration et leurs tendances d’évolution récentes, d’identifier les sites de halte migratoire et d’hivernage. Il s’agissait aussi de déterminer l’origine des bruants ortolans migrant par le sud-ouest de la France, avec une attention particulière pour les populations nichant en Russie.

Grâce à des données de photomètres géolocalisateurs, de génétique et d’isotopes stables, l’équipe de chercheurs a mis en évidence deux voies principales de migration (orientale et occidentale) utilisées par les ortolans européens.

La voie orientale est utilisée par les populations nichant en Russie et dans tous les pays situés à l’Est d’une ligne de partage reliant la Biélorussie à la Serbie. Cette voie orientale est empruntée par environ 4 283 000 couples, représentant 90 % de la population européenne, avec une tendance récente au déclin, estimé entre -10 % et -20 % (de 2000 à 2014). Ces oiseaux hivernent sur les hauts plateaux éthiopiens et érythréens. Ils nichent surtout en Russie, en Turquie, en Roumanie, en Bulgarie et en Azerbaïdjan.

La voie occidentale est utilisée par les populations nichant à l’ouest de la ligne de partage de migration située au centre de l’Europe. Ces oiseaux hivernent en Afrique de l’Ouest, de la Sierra Leone au sud de la Mauritanie et du Mali, et surtout en Guinée. Elle est empruntée par environ 468 700 couples, représentant 10 % de la population nicheuse européenne. La tendance récente est au déclin, estimé entre -10 % et -20 % (de 2000 à 2014).Les principaux sites de halte migratoire sont situés en Espagne et dans le nord du Maroc, les Landes étant survolées par une partie de ces oiseaux. En effet, deux routes distinctes de migration ont été identifiées sur cette voie occidentale. Les nicheurs plus orientaux (comme presque tous les ortolans finlandais et baltes) suivent une route continentale puis méditerranéenne ; ils ne passent pas par le sud-ouest de la France. Les nicheurs occidentaux (norvégiens, allemands, une partie des suédois et des polonais) empruntent une route atlantique, passant à l’ouest des Pyrénées, donc par le sud-ouest de la France.
Les scientifiques européens concluent que 81 000 couples (entre 46 000 et 116 000) empruntent cette route atlantique, dont environ 75 % proviennent de Pologne. La tendance récente de ces populations est au déclin, estimé entre -20 % et -30 % (de 2000 à 2014). Ce qui signifie qu’actuellement, cet ensemble de populations nicheuses diminue en moyenne d’environ 1 500 couples chaque année (3 000 individus matures). Les ortolans nichant en Russie n’utilisent pas la voie de migration occidentale, seulement la voie orientale.

Ces travaux ont été financés par le MNHN, le Conseil Départemental, la Fédération des Chasseurs des Landes, le Conseil Régional, le Ministère chargé de l’environnement et l’association des chasses traditionnelles à la matole.

Consultez le rapport sur le site du Muséum National d'Histoire Naturelle