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Lutte contre les violences faites aux femmes - rencontre avec le Doc. Lhez du CH de Dax

 

Les services de l’État et leurs partenaires se mobilisent pour endiguer les violences à l’égard des femmes. Retrouvez cette semaine différents acteurs landais qui œuvrent pour aider les victimes de violences conjugales. Aujourd’hui, entretien avec Bertrand Lhez, médecin légiste au Centre Hospitalier de Dax.

L’unité de médecine légale (UML) existe depuis mai 2015 et est principalement axée sur les violences conjugales. Pilotée par le docteur Lhez, urgentiste et médecin légiste, elle regroupe des médecins urgentistes formés pour accueillir et prendre en charge les victimes. Cinq de ces médecins urgentistes ont un diplôme complémentaire en victimologie. Elle coordonne les actions d’accueil.

A l’hôpital de Dax, plusieurs niveaux d’accueil des victimes sont mis en place :

Le tout premier, est de répondre aux demandes de la police ou de la gendarmerie pour des constats précis, des actes techniques : un des médecins intervient auprès de la victime. « Nous évaluons les blessures, (Incapacité Totale de Travail), réalisons le certificat médical pour que la victime puisse déposer plainte, nous sommes soumis au secret médical, et la victime peut ainsi voir son dossier médical conservé ».

Ensuite, un accueil via les urgences (24h/24h) ou tout autre service de l’hôpital : « nous avons formé le personnel, par exemple aux urgences, « de la secrétaire au médecin » pour accueillir une victime. Des formations, fiches réflexes ont été créées pour permettre de toujours répondre quand une personne victime de violence arrive. Les médecins de l’unité sont disponibles pour un appui ou intervenir si besoin.

Enfin, depuis septembre 2020, une consultation multi-disciplinaire est organisée. Deux demi-journées par semaine (mardi et vendredi matin) médecin, assistante sociale, psychologue reçoivent les personnes victimes de violence. Si une victime se présente spontanément elle peut-être reçue, elle peut également être mise en relation au cours de ces consultations avec l’assistante sociale de l’hôpital, un juriste d’une association d’aide aux victimes (ADAVEM, ou CIDFF) par exemple.
En 2020, l’unité de médecine légale a accueilli 191 personnes pour des violences physiques et psychologiques dont 91 femmes (et 41 dossiers d’agression sexuelle en plus des violences physiques), le service des urgences a reçu 440 patients pour des faits de violence dont 203 femmes victimes de violences (pour 2019 : 650 dont 284 femmes).
Le service est également un appui pour les médecins généralistes qui peuvent le contacter, soit pour des renseignements, soit pour nous adresser une victime afin qu’elle soit prise en charge de manière globale.

Les acteurs de l’unité de médecine légale mettent en place une aide aux victimes : le travail en réseau est important. Quand une femme est victime de violences, les coordonnées des associations d’aide aux victimes (CIDFF, ADAVEM) leur sont remises. Les médecins les aident, les orientent, dans leurs démarches vers l’interlocuteur qui pourra les appuyer.
L’unité de médecine légale intervient également pour la formation des personnels soignants de l’hôpital pour qu’ils soient en mesure d’accueillir au mieux les victimes mais également de les détecter. Par exemple, des ateliers de simulation, financés en partie par l’État, sont prévus prochainement.

Comment signaler des faits de violences conjugales ?
=> écrire au procureur
=> se présenter dans n’importe quelle brigade de gendarmerie ou commissariat
=> composer le 17 ou le 3919