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Lutte contre les violences faites aux femmes - rencontre avec la préfète des Landes

Les services de l’État et leurs partenaires se mobilisent pour endiguer les violences à l’égard des femmes. Retrouvez cette semaine différents acteurs landais qui œuvrent pour aider les victimes de violences conjugales. Aujourd’hui, entretien avec Cécile Bigot-Dekeyzer, préfète des Landes.
Le 25 novembre est la journée internationale des violences faites aux femmes. De quelles violences parle-t-on ? Sont-elles nombreuses dans les Landes ?
Les violences sont bien sûr les violences physiques, les coups, les blessures, mais pas seulement. Ce sont aussi les violences sexuelles, les rapports non consentis. Ce sont aussi les violences psychiques, quand une femme est constamment harcelée, humiliée, rabaissée, au point de perdre l’estime d’elle-même mais aussi toute confiance, ce qui peut conduire parfois jusqu’au suicide. Les harcèlements de rue, les outrages sexistes constituent également une forme de violence, inscrite dans la loi depuis l’année dernière.
Les Landes ne sont pas épargnées par ce phénomène et le nombre des plaintes déposées par les victimes augmente chaque année un peu plus. Toutefois cette augmentation est due avant-tout à la libération de la parole des victimes qui osent, plus qu’avant, signaler leurs difficultés.
Quels sont les outils déployés par l’État pour lutter contre les violences faites aux femmes ?
Les actions de l’État sont nombreuses pour agir à tous les niveaux, depuis la prévention des violences jusqu’à l’accompagnement des victimes dans leur reconstruction. Quelques exemples, bien sûr non exhaustifs :
des moyens pour alerter (appel au 17 ou SMS au 114, numéro d’appel unique pour les victimes ou témoins de violences conjugales : le 3919, plateforme de signalement en ligne anonyme et gratuit, 24 h/24 et 7 j/7 : https://arretonslesviolences.gouv.fr/),
des référents violences dans les commissariats de police et des brigades de gendarmerie et une formation des policiers et gendarmes à l’accueil des femmes victimes de violence,
une réponse pénale renforcée vis-à-vis des auteurs des violences.
L’État soutient aussi fortement les autres acteurs, notamment associatifs, impliqués dans la lutte contre les violences faites aux femmes. A titre d’illustration, l’État dans les Landes finance depuis plusieurs années un accueil de jour pour ces femmes, géré par le CIDFF (centre d’information sur le droit des femmes et des familles). Depuis cette année, nous finançons aussi des intervenants sociaux, recrutés par l’ADAVEM, présents dans les commissariats et brigades de gendarmerie sur tout le territoire landais. L’État a aussi soutenu l’ADAVEM dans la mise en place d’accueils temporaires dans les centres commerciaux de Dax et Mont-de-Marsan pendant le 1er confinement.
Plusieurs acteurs interviennent donc dans les Landes ?
Oui, c’est un véritable réseau qui est constitué dans le département avec tous ceux qui luttent, ensemble, contre les violences faites aux femmes : forces de l’ordre, services sociaux, médecins hospitaliers, associations… La justice est également partie prenante. Plusieurs conventions ont aussi été signées avec des intercommunalités. L’existence de ce réseau et son animation par la déléguée aux droits des femmes et à l’égalité, Rose Lucy, placée auprès de moi, permet d’agir sur tous les volets, de renforcer la prévention des violences et d’accompagner les victimes sur tous les plans : médical, juridique, social, financier… C’est parce que l’action est collective qu’elle est efficace. Nous sommes tous concernés et unis face aux violences.